Bauduin

Préface du catalogue de l’exposition 15 ans de sculpture
du 5 au 26 avril 1982
Chapelle du Lycée Fromentin
La Rochelle

Exposition présentée par la Délégation aux Affaires Culturelles
de la Ville de La Rochelle

 

Robert Kalbach

Bauduin n’est pas un inconnu à La Rochelle. En mai dernier, il a exposé à l’Hôtel de Ville au sein d’une exposition de sculptures sur métal qu’avait organisée la C.F.D.T.

L’important, dans son œuvre, n’est pas ce qu’il nous montre au temps T, c’est la dérive ou bien l’élan, qui transporte le spectateur d’une période de sa production à une autre. Plus que ce qu’il nous montre, c’est la succession des états de sa recherche, toujours vive, toujours aux aguets qu’il importe de voir.

Les éléments qu’utilise sa sculpture proviennent de deux sources : le côté ou le rivage, symbolisés par ces rocs ou ces cailloux que sa rêverie celte pare de tous les prolongements du rêve et du temps ; la seconde, c’est l’architecture métallique de notre siècle qui fournit à son art ces éléments géométriques, anodisés, pathétiques dans l’expression d’incomplétude qu’ils révèlent.

Et puis, pour que ces assemblages hétéroclites retrouvent – ou redécouvrent – l’unité première, c’est le cœur très grand de Bauduin qui leur confère, par son art, le lien qui les enserre, et leur confère finalement cette unité, dont l’apparence disparate, le cède bien vite à l’examen, à la totalité. Ce lien, ce sont toutes ces sortes de câbles (souvenirs des bateaux de l’Armor ou de tout autre côté), ces liens de chanvre ou de métal, au rôle de liaison, à la nature unifiante.

Il passera sans doute, dans les éléments que resserrent ces liens toute espèces et toute nature de matériau. Les ensembles qui s’en dégagerons revêtiront la forme des rêves ou des sentiments successifs de Bauduin. Mais ce qui demeurera, ce sera toujours cette dynamique, cette recherche de l’unité profonde, de la diversité.

 

Robert Kalbach
Adjoint au Maire
chargé des Affaires Culturelles