Bauduin
Le 12 septembre 1982 est une date importante dans mon parcours de marchand de tableaux et sculptures contemporains.
En effet, je pénétrai ce jour-là pour la première fois dans l’atelier du sculpteur Bauduin.
J’ai ressenti une sorte de fascination pour cet amalgame de fer, de verre, de bois ou de terre, pour cet univers qui semble simple par sa rigueur et son équilibre, mais qui est le fruit d’une grande imagination et d’une grande profondeur.
Six ans se sont écoulés depuis, et j’ai réalisé une vingtaine d’expositions d’artistes contemporains – dont une d’ailleurs consacrée à Bauduin et intitulée “Désordre et démesure” – avec je crois, succès.
Mon enthousiasme et ma fascination n’ont pas diminué ; bien au contraire.
Je remercie Bauduin de me faire une nouvelle fois confiance.
Cette exposition n’a pas la prétention d’être une rétrospective dans la mesure où l’exiguïté de mes locaux m’interdit de présenter les sculptures en pierre, verre et métal, les volumes et installations, domaine dans lesquels le talent et l’originalité de Bauduin s’épanouissent.
Elle a néanmoins valeur de mise au point.
En montrant “quinze ans de dessins de terre”, nous donnons l’occasion aux amateurs d’art et aux historiens d’entrer au plus profond de la pensée et de la création de Bauduin, ce dans le domaine où il est le plus spontané.
C’est une sorte d’exercice de style constamment renouvelé qui est la base de sa démarche, démarche qu’explique parfaitement le texte que le philosophe Daniel Charles à bien voulu écrire pour ce catalogue.
Bauduin semble avoir une telle avance sur toute une génération de sculpteurs, ce dans le monde entier, que s’intéresser à son œuvre, c’est de prendre date avec l’histoire.
Michel Broomhead
Paris, le 10 janvier 1988