Dolorès Ling

Avant propos - Catalogue de l'exposition au Musée de Vienne 1983

Il existe un lien étroit entre la peinture chinoise et l’art de la calligraphie, tenant techniquement à l’outil et au matériel – papier, soie, pinceau et encre – qui sont identiques. Aussi peut-on distinguer deux catégories stylistiques, celle dite du « pinceau appliqué » (kung-pi) et celle du « style libre » (hsieh-i). Dans le « libre style » la pureté de la peinture à l’encre atteint son apogée. Elle se caractérise par un trait de pinceau rapide, précis et spontané sous diverses formes, variant du lavis jusqu’à l’emploi d’une encre plus ou moins sèche.

Madame Ling a acquis une reconnaissance internationale pour sa maîtrise de l’ensemble des usages et des possibilités d’application du pinceau ; inspirée de la tradition, elle crée une expression novatrice et personnelle.
Dans son œuvre, se profilent deux voies directrices, correspondant aux anciens principes fondamentaux chinois du yang masculin et de la féminité du yin, non pas dans l’opposition mais dans leur complémentarité, transcendant cette énergie commune.

Ainsi découvre-t-on dans les tableaux de l’artiste des lignes vives d’une grande vitalité côtoyant des traits d’une douceur lyrique, favorisant l’imaginaire.

Tout comme l’unité irréductible du yang et du yin, une parfaite harmonie du cœur et de la main est indispensable (citation du grand calligraphe chinois Wang Hsi-chih 321-379).